vendredi 3 mai 2013

Le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates


de Mary Ann Shaffer & Annie Barrows 

Année de parution française : 2009
Année de parution originale : 2008
Titre VO : The Guernsey Literary and Potato Peel Pie Society
Genre : Contemporaine


Quatrième de couverture 
Janvier 1946. Tandis que Londres se relève douloureusement de la guerre, Juliet, jeune écrivain anglais, cherche un sujet pour son prochain roman. Comment pourrait-elle imaginer que la lettre d'un inconnu, natif de l'île de Guernesey, va le lui fournir ? Au fil de ses échanges avec son nouveau correspondant, Juliet pénètre un monde insoupçonné, délicieusement excentrique ; celui d'un club de lecture au nom étrange inventé pour tromper l’occupant allemand : le « cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates ». De lettre en mettre, Juliet découvre l’histoire d’une petite communauté débordante de charme, d’humour, d’humanité. Et puis vient le jour où, à son tour, elle se rend à Guernesey…

Mon avis
Roman contemporain mais ancré dans une période lourde de l’histoire. Les personnages, bien que très drôles, ont vécu l’occupation et ont du ruser pour s’en sortir. L’ensemble du livre est dominé par l’humour mais les larmes montent au détour d’une anecdote. 
La narratrice principale, Juliet, est pleine de vie mais peu apparaître parfois agaçante, surtout lorsqu’elle se laisse charmée par Mark Reynolds. On tombe amoureux des habitants et de Guernesey en même temps qu’elle et c’est un soulagement lorsqu’elle s’y rend enfin. Le personnage le plus attachant est Elizabeth, qu’on ne verra à aucun moment du livre mais dont l’humanité et la générosité a marqué la vie de tous (même celle de Juliet qui ne la rencontrera pas). Elizabeth est le double de Juliet qui se serait indubitablement montrée aussi courageuse confrontée aux mêmes circonstances (et qui l’a d’ailleurs été lors des bombardements de Londres mais peut-être plus par témérité que par vrai courage). On sent rapidement après l’arrivée de Juliet sur l’île qu’elle seule peut combler le manque ressenti par l’absence d’Elizabeth. On n’est finalement pas surpris de l’amour et la relation très forte qui se noue entre Juliet et Kit, la fille d’Elizabeth.
Le sujet de fond reste l’occupation mais l’appartenance à une terre marque aussi le roman. Guernesey adopte Juliet avant qu’elle ne le fasse comme précédemment Elizabeth l’avait été. Les Allemands ne sont ici pas simplement des monstres d’occupants mais également des victimes de la guerre, qui parfois essaient d’aider. L’amour entre Elizabeth et Christian montre combien on ne peut réduire les événements et les êtres à un manichéisme primaire. J’aurai aimé une autre fin pour eux.
Le cercle… est aussi l’histoire d’une rencontre entre des gens simples confrontés au pire et la littérature qui va les consoler, les porter durant ces événements et faire d’eux une famille soudée. Cet aspect m’a rappelée Mister Pip de Lloyd Jones.
La forme épistolaire rend la lecture rapide et agréable. Les pages se tournent sans effort et on arrive très vite à la fin du roman que l’on referme avec un peu de tristesse tant on s’est attaché aux personnages.

Ce que j’ai aimé :
- Le personnage d’Elizabeth, absent et pourtant central.
- L’humanité qui se dégage des personnages.
- L’impression durant la lecture de faire un peu partie du Cercle.
- Les anecdotes sur la générosité de certains occupants allemands.

Ce que j’ai moins aimé :
- La fin est un peu rapide et j’aurai aimé la version de Juliet au lieu de celle d’Isola.
- La première partie est bien moins intéressante que la seconde.

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